jeudi 8 septembre 2011

Des places de parking parisiennes transformées en espaces alternatifs

Du 16 au 18 septembre, le mouvement Park(ing) Day invite les Parisiens à investir les places de parking, afin de repenser autrement le partage de l’espace entre piétons et voitures.

Installation lumineuse

Ils paieront leur place de parking le 16 septembre à Paris. Pas pour y garer leur voiture, mais pour la transformer temporairement en terrain de mini-golf, potager, espace bibliothèque, cabanes en cagettes, espace pique-nique, etc. Tous les citoyens qui le souhaitent sont invités à participer au Park(ing) Day, événement qui aura lieu à Paris, mais aussi dans près de 30 villes de France et 200 à travers le monde du 16 au 18 septembre. En 2010, 60 places de parking ont été occupées dans l’ensemble de la capitale.

Créé à San Francisco en 2005, par Rebar, un collectif d’artistes et de paysagistes, Park(ing) Day est parti du constat que les villes sont principalement dédiées à la circulation et aux parkings. A Paris, 80% de l’espace public est dédié aux voitures. Pour autant, Park(ing) Day milite-t-il pour une ville sans voitures ? "Non, répond Amélie Chapleau, chargée de communication de l’agence culturelle européenne Dédale, qui relaie le projet. Mais il s’agit de trouver un meilleur partage de la rue entre véhicules et piétons!"

Pique-nique entre amis

Boîte à idées des citoyens

Le mouvement, "convivial et festif", se veut "une boîte à idée de nouveaux usages urbains, commente Amélie Chapleau. Par exemple en insistant sur la mobilité douce, c'est-à-dire les déplacements en vélo, trottinette, rollers. Cette année, un stationnement de moutons et de poules invitera à réhabiliter l’agriculture urbaine. Park(ing) Day veut sensibiliser à la place de la nature et à la qualité de notre vie en ville", précise-t-elle.

Pour la première fois cette année, un Livre Vert, ouvert dès le 13 septembre, et destiné aux décideurs politiques, répertoriera les bonnes idées. "Car l’idée de Park(ing) Day est également de placer les habitants au cœur des débats sur la ville", ajoute Amélie Chapleau. Ainsi, à Paris, des habitants du 18ème arrondissement ont décidé de fermer leur rue pendant une journée. Pendant ce temps, des collectifs et associations seront invités à imaginer ce qu'elle pourrait être.

Jardins de Babylone

Quant aux participants, "ils forment un groupe éclectique" explique Amélie Chapleau : ils sont militants écologistes, urbanistes, architectes, loueurs de vélo, acteurs de l’économie sociale et solidaire, associations d’habitants et citoyens, designers, etc. A Paris, La Ruche, plate-forme de travail dédié aux entrepreneurs, s’est associée au projet.

Pour parer à tout dérapage, l'agence Dédale publie un mode d’emploi de l’événement. Il invite les participants à expliquer la démarche avec "enthousiasme et bonne humeur" aux passants qui s’interrogeraient, "à payer leur place de parking, à ne pas utiliser les places handicapés, ou encore à respecter le caractère non-marchand de l’événement". Comme en 2010, Dédale n'a pas sollicité d'autorisation au auprès de la préfecture mais compte sur la "bienveillance des gendarmes".


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Claire Frangi

Crédit photo : Les Garsons - Bruno Coutier

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