vendredi 9 septembre 2011

Parler du suicide pour l'éviter

Sujet trop souvent évité, le suicide fait l'objet d'un nouveau plan. Les associations tirent la sonnette d'alarme lors de la journée mondiale de prévention du suicide.

Quinze millions d’euros et quarante-neuf mesures. C’est le nouveau plan annoncé vendredi 9 septembre 2011 par le gouvernement pour la journée mondiale de prévention du suicide qui se tiendra samedi 10 septembre. Les associations luttant contre ce fléau, qui reste la première cause de mortalité chez les hommes de 25-34 ans et la deuxième chez les femmes, l’attendaient avec anxiété. Frappées par la crise, les personnes en souffrance sont toujours aussi nombreuses. C’est auprès d’elles que tentent d’intervenir des associations telles que Recherche et Rencontres, fondée il y a plus de quarante ans.

Dans ses six centres, l’association se veut avant tout un lieu d’accueil et d’écoute. Psychiatres, psychologues, art thérapeutes, travailleurs sociaux tentent de répondre à toute personne en situation d’isolement, de fragilité, par des groupes de parole et des ateliers d’expression. Certains patients présentent des troubles psychiatriques et l’association offre alors un lieu de transition entre le soin en cours et la réinsertion.

News en Seine a rencontré Xavier Tarneaud, président de l'association Recherche et Rencontre, explique l'impact de la crise sur les personnes les plus fragiles.



AC

Crise de gouvernance à l'AFP

Le personnel de l'Agence France-Presse a adopté jeudi 8 septembre une motion de défiance contre le PDG Emmanuel Hoog. Il lui reproche de vouloir renforcer le rôle de l'État au sein du conseil d'administration de l'agence et de mettre ainsi en péril l'indépendance des journalistes.

Emmanuel Hoog
(© Laurence Vasconi/INA)
La motion de défiance, soumise en début de semaine au vote du personnel de l'Agence France-Presse et visant le PDG Emmanuel Hoog, a été largement adoptée jeudi 8 septembre. 88,33 % des suffrages se sont exprimés en faveur du texte. Un vote massif qui traduit le malaise auquel l’agence de presse est confrontée depuis plusieurs mois.

Retour sur les faits. En avril 2010, Emmanuel Hoog, jusqu’alors PDG de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), est nommé à la tête de l’AFP. Présenté comme le "candidat du pouvoir", cet énarque se voit confier une mission de taille : réformer le statut de l’agence de presse qui date de 1957, en clarifiant notamment les relations entretenues avec l’État. Une entreprise d'autant plus périlleuse que ce statut est considéré par le personnel comme un bouclier protégeant l'indépendance des journalistes.

Plainte contre l'Agence en 2010

Un an après la nomination de M. Hoog, le sénateur UMP Jacques Legendre dépose une proposition de loi ayant pour but de "garantir un développement ambitieux et responsable de l'Agence". Régulièrement sous le feu des critiques de politiques de tous bords qui mettent en doute sa neutralité, cette dernière a fait l'objet d'une plainte déposée en 2010 à la Commission européenne par l'agence de presse allemande Deutsche Depeschendienst (ddp). L'institution européenne reproche à l'agence de presse française de bénéficier de subventions illégales en regard du droit européen. Un argument sur lequel M. Hoog s'appuie pour justifier l'urgence d'une réforme de l'AFP et la nécessité, notamment, de modifier sa gouvernance.

Dès sa publication, le texte du sénateur Legendre suscite la colère des syndicats de l'agence (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, SAJ-UNSA et SUD) et d'une grande partie des salariés qui se mettent en grève à deux reprises aux mois de mai et de juin derniers.

Colère du personnel de l'Agence

L’été a été mouvementé au siège de l'agence, place de la Bourse. Le Syndicat Autonome des journalistes (SAJ-UNSA) a rendu publics des documents attestant que le PDG de l’AFP s’était rapproché du cabinet de conseil en communication Media9, dirigé par Pierre-Jérôme Henin, un ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, pour faciliter l’adoption de la réforme. L’affaire, révélée par le Canard enchainé le 17 août, a ravivé la colère du personnel de l’agence qui demande aujourd'hui "au PDG d'en finir avec ses manœuvres indignes dirigées contre l'Agence et ses salariés et de renoncer à promouvoir ce projet de changement de statut".

À l'issue de l'assemblée générale qui se tenait jeudi 8 septembre dans les locaux de l'agence à Paris, un représentant syndical a remis en mains propres le texte à Emmanuel Hoog. Prenant "acte des résultats", ce dernier a également déploré que des boîtes mails aient été "piratées", des disques durs "visités" et des mots de passe "craqués", dénonçant des "pratiques illégales indignes de l'AFP".

À la suite de cette réaction, l'intersyndicale a convenu de se réunir vendredi 9 septembre pour débattre de la marche à suivre. "Les représentants syndicaux se dirigent vers un appel à un arrêt de travail de 24h reconductible dès lundi, a confié un membre du SAJ-UNSA, rappelant que la dernière motion de défiance adoptée par le personnel de l’AFP avait entrainé la démission en 2000 du PDG de l’époque Éric Giuily. "Le communiqué d’Emmanuel Hoog prouve clairement que, dans cette histoire, seul l’Élysée décide."

Aller plus loin :
La proposition de loi du sénateur Legendre
Le site SOS-AFP

E.S.

Des apprentis comédiens rejouent le 11-Septembre pour fraterniser

Dernière répétition de la pièce éducative avant sa première
le 10 septembre © Elodie Barakat

Une quarantaine de lycéens de Seine-Saint-Denis interprètent une pièce qui refait vivre le drame du 11-Septembre en trois représentations au Théâtre de la Ville de Paris. Leur but : éviter les amalgames contre l'Islam et rapprocher les communautés.

Adaptations cinématographiques, documentaires, chansons ou livres… Le théâtre était jusqu’alors l’un des rares champs d’expression qui avait échappé à l’adaptation du 11-Septembre 2001. C’est désormais chose faite, grâce à la pièce de Michel Vinaver, écrite quelques semaines après la catastrophe. Une pièce à portée éducative, mise en scène par Arnaud Meunier, qui lutte contre les raccourcis rapides entre Islam et Islamiste. A l'occasion du 10e anniversaire des attentats, le directeur de la compagnie de la Mauvaise Graine à Saint-Étienne, a posé ses valises au Théâtre de la Ville de Paris pour trois représentations événements les 10 et 11 septembre 2011.

Au-delà de sa mise en scène contemporaine - mélange de danses (chorégraphiées par Jean-Baptiste André), de chants et d'extraits de conversations, entre les pilotes d'avion et la tour de contrôle - le projet éducatif rapproche des élèves du 93 (Seine-Saint-Denis) de différentes confessions religieuses. Si le 11-Septembre a divisé le monde en pointant excessivement du doigt la communauté musulmane, la pièce a pour ambition d'étouffer les clivages.

La représentation n’a été inspirée par aucun devoir de mémoire. Pour le metteur en scène : "Ce n’est pas une pièce historique. Son auteur avait simplement la volonté de se tourner vers l’avenir et de s’interroger : où en est le monde maintenant ?" Très attaché à porter le réel sur les planches, Arnaud Meunier, qui a travaillé sur ce projet durant un an avant de le voir aboutir, s’est montré fier du résultat final :"J'ai réussi à faire travailler ensemble et fraterniser 44 lycéens d'une vingtaine d'origines différentes."

Metteur en scène du spectacle, Arnaud Meunier a exprimé sa satisfaction à voir l'ensemble des lycéens fraterniser durant cette année commune. Djess, Guidée, Maxime et Sébastien, quatre acteurs de la pièce, ont partagé leur impression sur cette grande expérience humaine.





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11 septembre 2001 est joué au Théâtre de la ville
2, place du Châtelet - 75004 Paris
10 sept. à 20h30
11 sept. à 15h et 20h30



Aller plus loin :
Paris s'organise pour le 11 septembre
Micro-trottoir : "Je me souviens du 11 septembre"
Dix ans après, Ground zero relève lentement la tête



Elodie Barakat et Vincent Fossiez

La révolution Causette

Porté par des chiffres de vente encourageants, le bimestriel donne un coup d’accélérateur et passe en mensuel. Preuve qu’un magazine féminin sans pub (ou presque), sans fille anorexique et sans pot de crème, ça marche. Décryptage du succès.

"La première fois que j’ai vu Causette, elle pleurait de joie et avait des grosses traces de rimel sur les joues, raconte une lectrice, Floriane, 28 ans. J’ai explosé de rire chez mon kiosquier. Et je me suis dit mais c’est quoi ce magazine féminin qui titre sur ‘Élisez votre quiche d’or’ avec une minette qui chiale en couverture ! Depuis je suis une grande fan." Un ovni sur la planète plastique de la presse féminine, à mi-chemin entre le féminin et le généraliste. L’équipe de Causette a réussi son pari : donner naissance à un journal hybride qui "ne prend pas ses lectrices pour des andouilles". Et le succès ne s'est pas fait attendre. Le bimestriel vient de passer en mensuel et affiche des ventes en constante progression depuis son lancement en mars 2009. Depuis un an, les ventes ont doublé, flirtant avec les 35 000 exemplaires vendus (source OJD). Un score honnête, surtout que le magazine est à l'équilibre financier depuis plusieurs numéros.

Casser les codes journalistiques
"Plus féminine du cerveau que du capiton, moi ça me va tout à fait", rigole Claire, 50 ans, une lectrice conquise. Dès son lancement, Causette a trouvé le bon ton avec des titres provocateurs et beaucoup d’humour. Parmi les perles des derniers numéros, les lectrices citent le Voyage en graisse - une enquête sur l’obésité -, Alerte à Maliburka - rencontre avec les créatrices du burkini, un maillot couvrant pour les femmes musulmanes - et Voyage à Testostérone City – un reportage à Dubaï où les riches émirats se battent pour avoir la plus grande… tour. Causette se démarque aussi des féminins en cassant les codes journalistiques. "Nous partons en reportage sur des terrains délaissés par les médias traditionnels, comme les pays africains par exemple, précise Johanna Luyssen, rédactrice en chef adjointe du journal. En culture, on ne se borne pas à faire la critique du dernier Beigbeider. Et surtout nous prenons beaucoup de plaisir dans l’écriture." Autre atout : le magazine n'accepte que très peu de publicités. "Pour une fois je n'ai pas l’impression d’acheter un catalogue de pub, commente Manon, 26 ans, Causetteophile. Je ne suis pas considérée comme une consommatrice" Causette s’est fixée sa règle d’or : la publicité ne doit pas occuper plus de 10% du magazine. Un plafond qui n’a jamais été atteint jusqu’à présent… alors « qu’il faut parfois sauter 10 pages de pub pour atteindre enfin l’édito dans certains magazines féminins », ajoute Johanna Luyssen.

Un féminisme débarrassé des harpies anti-mecs
Dans ses articles, Causette banni les clichés machistes et "ne fait pas rentrer les femmes dans des petites cases", commente Manon (la Causetteophile). La rédaction se défend pourtant d’être un magazine féministe. "Nous ne sommes pas un journal militant, nous n’appartenons à aucun mouvement, précise la rédactrice en chef adjointe. Nous sommes féministes par essence, mais aussi humanistes, anti-racistes et plein d’autres choses encore !" C’est peut-être la clé de leur succès. La naissance de Causette coïncide avec un mouvement de réappropriation "d’un féminisme du quotidien", débarrassé de ses stigmates de harpies anti-mecs. "Il y a un désir de la part des femmes de s’affirmer en tant que féministe, de faire vivre l’héritage des années 70, poursuit Johanna Luyssen. Et des groupes de militantes comme Osez le féminisme avancent dans ce sens. Nous gravitons dans les mêmes cercles et nous prônons le même idéal de société." Le succès de Causette est-il le signe annonciateur d'une nouvelle révolution sociale ? "Pas encore, répond Jean-Marie Charon, sociologue, spécialiste des médias. Le magazine Elle a joué un rôle clé dans le combat pour l’IVG dans les années 70. Mais les mouvements féministes étaient beaucoup plus unis qu’aujourd’hui."

Les lectrices traquent les aberrations machistes
La grande force de Causette, ce sont ses lectrices. "Elles ont souvent un lien affectif très fort avec le magazine, quasi fétichiste, commente Johanna Luyssen. Elles collectionnent les numéros, en font des affiches, se mettent en scène avec le magazine et nous envoient les photos." Causette est un magazine communautaire et ça n’a rien de marketing. Dans le magazine les lectrices participent activement à la rubrique On nous prend pour des quiches, qui pointe toutes les aberrations machistes du quotidien : une pub pour un "parfum minceur" nommé "Prends-moi", un salon de beauté qui propose une épilation du maillot dès l’âge de 12 ans (!) ou encore un magazine féminin qui s’enthousiasme de l’ouverture du site montoyboy.com qui permet aux femmes de "louer" un homme pour "leur ordonner tout et n’importe quoi". En somme une revue du grand n’importe quoi.
Pour être plus proche de ses lectrices, Causette va plus loin et se déplace régulièrement en province. "On les reconnait de loin nos copines !, rigole Johanna Luyssen. Même si tous les âges sont représentés dans notre lectorat, c’est souvent des trentenaires, rigolotes, un peu grandes gueules, qui ont le cœur sur la main et qui déboulent en criant 'je vous aime !'." Causette c'est ça : "On s'échange les numéros et vous passez prendre un café quand vous voulez."

La recette de Causette, la liberté de ses journalistes et les petits secrets des couvertures... Interview de Johanna Luyssen, rédactrice en chef adjointe et de Delphine Henry, directrice photo.




Aller plus loin :
- Le site de Causette
- Le blog de Morpheen, illustratrice officielle

Julia Zimmerlich et Elodie Barakat
Crédit photo : E. Barakat

jeudi 8 septembre 2011

Chantier des Halles : les commerçants font grise mine

Depuis le début des travaux de réaménagement des Halles en décembre 2010, les commerçants vivent au rythme du va-et-vient des camions, avec des grues pour tout champ de vision. Une situation intolérable qui entraîne une baisse de clientèle.

"Les travaux impactent le chiffre d’affaires, on a chuté de 17%"
, indique la responsable du magasin Petit Bateau du Forum des Halles. Le magasin de chaussures Minelli n’a pas non plus atteint ses objectifs et le bruit assourdissant du marteau-piqueur oblige les vendeuses à augmenter le volume de la musique. A la sortie du Forum, la réouverture de la porte Lescot prévue pour le 10 septembre est attendue avec impatience par les restaurateurs déprimés par les clients qui fuient les terrasses trop bruyantes et l’étouffant nuage de poussière. "Le café est vide du matin au soir, j’ai dû renoncer à en prendre la gérance", confie un serveur du Bon Pêcheur.

A quelques mètres, Le Père Tranquille n’est plus une brasserie qui porte bien son nom comme nous l’explique Mickaël, le responsable.



A la mairie du Ier arrondissement, Benoît Bouanchaud, le directeur du cabinet du maire, Jean-Pierre Legaret, constate depuis des mois le mécontentement. "De nombreuses pétitions ont été signées par les commerçants contre le non respect des horaires et les modifications de la voirie : on accède difficilement à leurs établissements et on les voit moins." Même la Société d’économie mixte PariSeine qui conduit le projet de réaménagement le reconnaît : "les travaux ne sont pas agréables pour tous. Les commerçants ont perdu une partie de leur clientèle à cause de la fermeture de la porte Lescot".
Une Commission de règlement amiable (CRA) a donc été créée à l’initiative des maîtres d’ouvrage, la Ville de Paris et la RATP, pour examiner les demandes d’indemnisation des enseignes dont l’activité a été affectée par le chantier. Toutefois, pour l'heure, aucune aide financière n'a été votée.

Selon Georges-Etienne Jojot, patron du restaurant Le Louchébem et président de l'association Le Carré des Halles, une indemnisation des commerçants lésés ne suffira pas à réparer le préjudice subi :



Sophie Clément et Emilie Cointe

Arts premiers : une passion coûteuse

A l'occasion du 10ème anniversaire du salon international des arts premiers à Paris, le magazine Tribal Art a dressé le portrait type d'amoureux de ces cultures non-occidentales : un homme, vieux et riche.

Masque tatanua, Nouvelle-Irlande. Ex. Bally Museum, Zurich, acquis en 1906.

On se doutait qu'il y avait des passions plus démocratiques que celle dédiée aux objets d'arts en provenance d’Afrique, d'Indonésie ou d’Océanie. Une enquête du magazine spécialisé Tribal Art auprès de ses lecteurs vient de le confirmer. Réalisée à l'occasion de la 10e édition du salon international des arts premiers qui se tient jusqu'au 11 septembre dans le quartier Saint-Gemain à Paris, celle-ci montre que les amateurs sont majoritairement des hommes. A 80% dont les 3/4 ont plus de 50 ans.

Concernant la catégorie socio-professionnelle et le budget moyen d'acquisition, l'enquête de Tribal Art se montre moins précise. Elle indique toutefois qu'un tiers des amateurs sont des cadres ou des entrepreneurs qui dépensent de 10 000 à 30 000 euros par an pour assouvir leur passion. Elodie Vasseur, attachée de presse du salon, confirme : "10 000 euros représente une échelle raisonnable pour acquérir une pièce de qualité et débuter une collection".

Comment faire lorsqu'on n'est pas fortunée et passionnée d'arts premiers ? La réponse avec Sylvie, enseignante en histoire de l’art à Bordeaux, venue spécialement à Paris pour le salon international Parcours du monde.



Le Salon international des arts premiers 
Jusqu'au 11 septembre 2011
Dans une soixantaine de galeries du quartier Saint-Germain à Paris
Plus d'infos : www.parcours-paris.eu

A lire aussi :
Découvrir le musée des arts premiers
Qu'est-ce que les arts premiers?

Claire Frangi
Crédit photo : © Paul Louis

11 Septembre : un souvenir indélébile

Dix ans après les faits, le souvenir du 11 Septembre est encore vif dans la mémoire collective. Chacun est capable de se remémorer où il se trouvait ce fameux mardi et comment il a appris le drame.

Le 11 septembre 2001, 3000 personnes trouvaient la mort dans l'attentat perpetré contre les tours du World Trade Center à New York. Symbolique à la fois par le modus operandi des terroristes, la cible choisie ou la couverture en direct par les télévisions américaines, l'événement a marqué les esprits pour longtemps, bien au delà des frontières des Etats-Unis.

Dix ans après nous avons pu le vérifier dans les rues de Paris. Aucune des personnes interrogées n'a oublié dans quelles circonstances elle a appris la nouvelle, ni l'impression de choc, d'incompréhension voire d'incrédulité qui en a résulté.

Témoignages.





Aller plus loin :
Paris s’organise pour le 11 septembre
Dix ans après, Ground Zero relève lentement la tête
La chute des tours jumelles en image


Vincent Fossiez

Duo chien guide-aveugle : une harmonie bien réfléchie

La prochaine journée portes ouvertes des dix écoles de chiens guides d'aveugles aura lieu le 25 septembre 2011. Dans ces centres de formation, les éducateurs se chargent de fonder le tandem maître-chien.


Deux ans et 10 000 euros sont nécessaires pour former un chien guide d'aveugle. Grâce aux dons et aux legs, ce sont près de 180 chiens par an qui sont remis gratuitement aux personnes en déficience visuelle. L'objectif de 2011 pour la Fédération française des chiens guides d'aveugles est d'arriver à constituer 200 duos.
Depuis 1952 où pour la première fois un chien spécialement dressé a escorté un aveugle, des milliers de "couples" ont été créés pour assurer un confort et une sécurité dans les déplacements. Actuellement, 1 500 personnes déficientes visuelles sont escortées par un de ces surdoués à quatre pattes. Reconnaître le passage piéton, trouver un siège dans le métro, indiquer un obstacle qu’il soit par terre ou à hauteur de tête : un chien guide doit être irréprochable, d'autant plus à Paris.
Mais comment assurer l'entente entre l'aveugle et son chien ? Sur quels critères les couples se forment-ils ? Quel chien pour quel maître ?

La réponse en diaporama sonore :




Plus d’infos : www.portesouvertes-chiensguides.fr


Emilie Leroy

Photos: Elodie Barakat

Des places de parking parisiennes transformées en espaces alternatifs

Du 16 au 18 septembre, le mouvement Park(ing) Day invite les Parisiens à investir les places de parking, afin de repenser autrement le partage de l’espace entre piétons et voitures.

Installation lumineuse

Ils paieront leur place de parking le 16 septembre à Paris. Pas pour y garer leur voiture, mais pour la transformer temporairement en terrain de mini-golf, potager, espace bibliothèque, cabanes en cagettes, espace pique-nique, etc. Tous les citoyens qui le souhaitent sont invités à participer au Park(ing) Day, événement qui aura lieu à Paris, mais aussi dans près de 30 villes de France et 200 à travers le monde du 16 au 18 septembre. En 2010, 60 places de parking ont été occupées dans l’ensemble de la capitale.

Créé à San Francisco en 2005, par Rebar, un collectif d’artistes et de paysagistes, Park(ing) Day est parti du constat que les villes sont principalement dédiées à la circulation et aux parkings. A Paris, 80% de l’espace public est dédié aux voitures. Pour autant, Park(ing) Day milite-t-il pour une ville sans voitures ? "Non, répond Amélie Chapleau, chargée de communication de l’agence culturelle européenne Dédale, qui relaie le projet. Mais il s’agit de trouver un meilleur partage de la rue entre véhicules et piétons!"

Pique-nique entre amis

Boîte à idées des citoyens

Le mouvement, "convivial et festif", se veut "une boîte à idée de nouveaux usages urbains, commente Amélie Chapleau. Par exemple en insistant sur la mobilité douce, c'est-à-dire les déplacements en vélo, trottinette, rollers. Cette année, un stationnement de moutons et de poules invitera à réhabiliter l’agriculture urbaine. Park(ing) Day veut sensibiliser à la place de la nature et à la qualité de notre vie en ville", précise-t-elle.

Pour la première fois cette année, un Livre Vert, ouvert dès le 13 septembre, et destiné aux décideurs politiques, répertoriera les bonnes idées. "Car l’idée de Park(ing) Day est également de placer les habitants au cœur des débats sur la ville", ajoute Amélie Chapleau. Ainsi, à Paris, des habitants du 18ème arrondissement ont décidé de fermer leur rue pendant une journée. Pendant ce temps, des collectifs et associations seront invités à imaginer ce qu'elle pourrait être.

Jardins de Babylone

Quant aux participants, "ils forment un groupe éclectique" explique Amélie Chapleau : ils sont militants écologistes, urbanistes, architectes, loueurs de vélo, acteurs de l’économie sociale et solidaire, associations d’habitants et citoyens, designers, etc. A Paris, La Ruche, plate-forme de travail dédié aux entrepreneurs, s’est associée au projet.

Pour parer à tout dérapage, l'agence Dédale publie un mode d’emploi de l’événement. Il invite les participants à expliquer la démarche avec "enthousiasme et bonne humeur" aux passants qui s’interrogeraient, "à payer leur place de parking, à ne pas utiliser les places handicapés, ou encore à respecter le caractère non-marchand de l’événement". Comme en 2010, Dédale n'a pas sollicité d'autorisation au auprès de la préfecture mais compte sur la "bienveillance des gendarmes".


Aller plus loin :
En savoir plus sur la semaine européenne de la mobilité
Opération "Paris respire"

Claire Frangi

Crédit photo : Les Garsons - Bruno Coutier

mercredi 7 septembre 2011

Le deuxième procès des Déboulonneurs prend un tour politique

Le débat politique s’est invité lors du deuxième procès du collectif antipub des Déboulonneurs qui se tenait mercredi 7 septembre au Palais de justice de Paris. Le député Vert Yves Cochet est venu apporter son soutien aux militants.

Semaine judiciaire chargée pour les Déboulonneurs. Alors que le procès en appel de huit membres du collectif antipub a finalement été renvoyé au 3 avril 2012, neuf militants se sont de nouveau présentés mercredi 7 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Accusés d’avoir dégradé un panneau publicitaire appartenant à la société Avenir (Jean-Claude Decaux) le 28 novembre 2009 sur les Champs-Elysées, huit d'entre eux ont été reconnus coupables et sommés de verser des dommages et intérêts au propriétaire du dit panneau. Pour ce deuxième procès, les neuf prévenus s’étaient entourés de trois témoins, parmi lesquels Yves Cochet (voir son entretien ci-dessous), député Vert de la 11e circonscription de Paris et ancien ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement sous le gouvernement Jospin.

La présence de M. Cochet a conféré à l’audience un tour particulièrement politique sur lequel Nicolas Hervé, porte-parole des Déboulonneurs, n’a pas manqué de s’appuyer en s’adressant au juge. "Les politiques de tous bords sont d’accord pour dire qu’il y a trop de publicités et que les afficheurs ne respectent pas la loi en implantant des panneaux un peu partout, s’est-il défendu. Le discours politique, y compris celui véhiculé par la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, s’inscrit dans notre action, mais les actes ne suivent pas les belles paroles. C’est cette hypocrisie démocratique que nous dénonçons en faisant des barbouillages."

S’exprimant aux noms des neufs prévenus, dont il faisait partie, Nicolas Hervé a ponctué son intervention d’exemples concrets, tirés directement du décret de la loi Grenelle II encadrant la publicité extérieure, les enseignes et les pré-enseignes, contre lequel les antipub se battent depuis plusieurs mois. Officiellement encore à l’étude, le texte n’en finit pas de diviser le ministère de l'Economie et celui de l'Ecologie, l'un argumentant en faveur de la compétitivité des annonceurs, l'autre souhaitant voir aboutir l'un des enjeux du Grenelle en réduisant au maximum la pollution visuelle. Pour Yves Cochet, le décret pose tellement de problèmes interministériels qu’il ne sera pas publié avant la présidentielle. Le ministère de l’Écologie assure pourtant que la question sera réglée avant la fin de l’année 2011.

"Nous sommes dans une enceinte juridique, non à l’Assemblée nationale"
Quoiqu’il en soit, les antipub redoutent fortement ce décret qui, si l’on en croit certaines sources proches du dossier, aurait été réécrit en sous-main par les annonceurs qui se seraient ainsi octroyés des privilèges tout sauf écologiques. Parmi eux, la possibilité d’apposer un affichage publicitaire sur 50% des bâches de chantier. "Vous rendez-vous compte Monsieur le Président, nous avons déjà une immense publicité Dior sur le Palais de Justice, arguait l’avocat des Déboulonneurs, William Bourdon. Quelle sera la prochaine étape ? Une grande banderole Coca-Cola placée au-dessus de votre tête ?" L’argument a fait mouche auprès du public de la 16e chambre correctionnelle qui n’a pas manqué d'esquisser un sourire.

Si la politique s’est clairement invitée au procès des Déboulonneurs, le juge a cependant pris le soin de recadrer la situation au terme de deux heures d’audience : "Je vous rappelle que nous sommes dans une enceinte juridique, non à l’Assemblée nationale", a-t-il souligné aux prévenus, à leur avocat et aux témoins, coupant court à tout débat d’ordre politique, esthétique ou idéologique. "Ce que vous appelez 'désobéissance civique' est appelé chez nous 'dégradation volontaire'." Une infraction que la Cour a finalement décidé de requalifier, adoucissant légèrement la condamnation des neufs militants.

Pour le député vert Yves Cochet, il y a encore un long combat à mener contre l'agression publicitaire de l'environnement.



Aller plus loin :
lire l'article "Le Procès en appel des Déboulonneurs renvoyé"

E.S.

Dix ans après, Ground Zero relève lentement la tête

Entre devoir de mémoire et impératifs économiques, Manhattan s'apprête à commémorer les dix ans du 11-Septembre, mais la reconstruction est loin d'être terminée.

La OneWTC, tour centrale du nouveau complexe, devrait être prête pour 2014.
Enfin ! Dix ans après l’attentat de 2001 contre le World Trade Center, le projet de reconstruction sur les ruines de Ground Zero, en plein de cœur de Manhattan, semble prendre forme. Pour autant, tout ne sera pas fini pour la commémoration officielle de ce triste anniversaire. Seul le Mémorial doit être inauguré le 11 septembre prochain. Situé au centre de ce qui sera dans un an le musée du 11-Septembre, celui-ci devrait permettre de plonger au cœur des entrailles blessées des anciennes tours. Un lieu qui se veut empreint de mémoire : les noms des 2 976 victimes devraient être gravés sur ses murs. Michael Shulan, son directeur, attend deux millions de visiteurs annuels pour un budget total de 800 millions de dollars.
Pour le reste du site, les retards se sont multipliés et les travaux n’ont réellement commencé qu’en 2008. Minées par les luttes de pouvoir, les impératifs de reprise économique, les exigences du lieu et les impératifs économiques, les décisions ont été difficiles à prendre.

108 étages dont 72 déjà construits
Seul le "petit" Seven WTC (228 mètres tout de même), troisième bâtiment effondré lors du 11-Septembre, a été reconstruit en 2006. Il abritait notamment une importante centrale électrique. Il était nécessaire de la faire repartir au plus vite.
Alors que se dressera-t-il finalement à la place des Twin towers ? Longtemps désignée comme la Freedom Tower, la One World Trade Center (souvent abrégée OneWTC), construite par l'architecte David Childs, est la tour centrale et emblématique du nouveau complexe. Prévue pour janvier 2014, elle devrait être la plus haute des USA avec ses 108 étages dont 72 déjà construits. Une seconde tour, la Four WTC, est avec la One WTC, la plus avancée puisque 31 de ses 72 étages sont déjà montés. Cependant, la Two WTC, qui culminera à 411 mètres et la Three WTC, dont le projet vient encore d’être modifié pour raisons économiques, ne verront sans doute pas le jour avant respectivement 2016 et 2015.
Mais cela ne met pas fin aux polémiques. Car les aspects culturels du projet initial ont été peu à peu toutes mises de côté. L’architecte Frank Gehry devait construire un Art Center abritant de grandes compagnies de théâtre et de ballet : ce fut abandonné, faute de fonds. Le financement de plusieurs immeubles, particulièrement des tours 2 et 3, n’est pas encore assuré. Leur sortie de terre pourrait donc être de nouveau retardée.

Un sentiment d’enlisement
Et si le bruit des pelleteuses et des grues de construction rythment de nouveau la vie de Manhattan, la promesse faite par le maire de New-York en 2001 n’est pas encore tout à fait remplie. "Nous reconstruirons : nous allons en sortir plus forts qu'auparavant, plus forts au niveau politique, plus forts au niveau économique", avait déclaré Rudy Giuliani le jour même de l’attaque. Tout pour ne pas "donner aux terroristes la victoire qu'ils cherchent" estimait également Larry Silverstein, le détenteur des droits à construire du site.
Face à ce flou pas vraiment artistique, Nicolai Ouroussoff, le critique d’architecture du New York Times, résume la situation ainsi : "D’un côté, il y a ce sentiment d’enlisement. Tout le monde s’était peu ou prou inventé cette barre des dix ans. On s’est rendu compte que ça ne serait pas possible, qu’on allait se retrouver juste avec une demie-tour et un Mémorial. Mais est-on pour autant allé trop lentement? Je pense exactement le contraire: à Ground Zero, tout a été pensé beaucoup trop vite."

Crédit photo : La tour OneWTC en construction par Steel Wool
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A.C

Démarrage difficile pour Mu by Peugeot Scooters

Depuis le 5 septembre et jusqu’au 31 octobre, SNCF et Peugeot s’associent pour louer des scooters électriques à la gare Montparnasse. Le point Mu by Peugeot Scooters rencontre des difficultés de mise en service. Retour sur les aléas de début de parcours.

Paris offre un nouveau mode de transport écolo, qui va séduire les allergiques du taxi et les phobiques du métro. A la descente du train en gare Montparnasse, la clientèle SNCF avec peu de bagages peut maintenant louer un scooter électrique Peugeot e-Vivacity pour une journée ou plus, au tarif de 28 euros par jour. "Ce dispositif permet à l’homme d’affaire pressé ou au voyageur séjournant à Paris pour une courte période d’éviter d’attendre à la borne de taxi et de circuler plus facilement dans la capitale", explique Laure Beaujard, attachée de presse de Peugeot Scooters.

Le service, en place depuis le 5 septembre, rencontre déjà plusieurs difficultés. Parking Pasteur, une dizaine de scooters électriques non polluants séjournent à leur emplacement Mu by Peugeot. "On n'a qu'une réservation de prévue demain", indique le commercial Peugeot au point de rencontre. C'est justement lors de la réservation qu'apparait le premier inconvénient. La location, réservée uniquement au client muni d’un billet TGV, doit s’effectuer sur le site – www.tgv.com – au minimum 24h avant le voyage.
Autre bémol : l’emplacement Mu by Peugeot Scooters est mal indiqué. Pas évident pour un voyageur débarquant dans la capitale de trouver son chemin jusqu'au service. "Il n’y a qu’une signalétique mise en place au niveau du quai voie 1, en bas des escaliers d’accès au parking. Nous sommes en phase de rodage, pour le moment le plan de la gare avec le point de retrait est indiqué sur le site de réservation", précise Laure Beaujard.
Le personnel est également incapable de renseigner le voyageur SNCF. "Je n’ai pas entendu parler du point de location, je peux vous diriger vers l’accueil du parking qui pourra peut-être vous aider", déclare un contrôleur.
Enfin, un voyageur n'étant pas familier avec la capitale réfléchira sûrement à deux fois avant d'utiliser ce service. Découvrir une ville à dos de scooter, n’est déjà pas évident. Il lui faudra au minimum prévoir un itinéraire, notamment pour trouver une borne de rechargement des batteries. "Il n’y a pas de plan de Paris fourni, ni de GPS intégré, mais tous les points manquants seront envisagés après la fin de l’expérimentation", ajoute le service de presse Peugeot Scooters.
Un dispositif expérimental certes, mais qui aurait mérité d'être plus complet.

Mu by Peugeot, mode d'emploi :


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Infos Pratiques :
Point Mu by Peugeot – Gare Paris Montparnasse
Parking Pasteur
Ouvert du Lundi au Vendredi de 8h à 20h
Tarifs : Une journée : 28 €, Journée supplémentaire : 24 €, Week-end (du vendredi 16h au lundi 10h) : 52 €, Semaine : 72 €, Caution : 1000 € (non encaissée)
Aller plus loin :
Voir la fiche de réservation du scooter électrique Peugeot e-Vivacity

Emilie Cointe

mardi 6 septembre 2011

Le procès des Déboulonneurs renvoyé

Le procès en appel de membres du collectif anti-pub a pris un tour politique avec la décision de renvoi demandée par l'avocate générale Laurence Vichnievsky.

Nicolas Hervé, membre du collectif Les Déboulonneurs.
Photo : Emilie Leroy

Rebondissement inattendu mardi 6 septembre au procès en appel de huit membres du collectif anti-pub Les Déboulonneurs pour le barbouillage de cinq panneaux publicitaires le 26 janvier 2008 sur les Champs-Élysée : l’audience a finalement été renvoyée au 3 avril 2012 après décision.

Relancer le débat politique
Relaxés par la 13ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance (TGI) de Paris le 2 avril 2010 -le tribunal ayant estimé que "les prévenus n’ont pas commis de dégradation ou de destruction mais n’ont fait qu’exercer leur liberté d’expression et de communication" lors de cette action- le parquet avait finalement fait appel de cette décision.


Une trentaine de sympathisants et membres du collectif étaient donc présents mardi pour soutenir les militants devant la 10ème chambre de la cour d’appel correctionnelle. Également présents, Charlotte Nenner, ancienne conseillère de Paris et présidente de Résistance à l’agression publicitaire,(cf. vidéo) Jacques Muller, ancien sénateur Vert du Haut-Rhin, et Guillaume Dumas, doctorant en neuroscience, qui devaient être cités à la barre comme témoin.

Pour certains membres du collectif, ce procès est l’occasion de relancer le débat, d’interpeller une nouvelle fois les politiques sur la question de la pollution visuelle publicitaire. C’est notamment l’avis d’un des prévenus, Nicolas Hervé. "La salle du tribunal va être un endroit où l'on va débattre de ce sujet. Une relaxe peut être un avis de la justice envoyé aux décideurs politiques", estime-t-il.


Garantir la séparation des pouvoirs
Et il s’agit bien d’une question éminemment politique, car coup de théâtre : l’avocate générale, représentant donc le ministère public portant l’appel, annonce dès le début de l’audience qu’elle demande le renvoi. Étonnement et déception dans la salle. Pourquoi une telle décision ? Tout simplement car
Laurence Vichnievsky, qui a remplacé au pied levé un de ses collègues dans ce procès, n’est pas une magistrate comme les autres. Laurence Vichnievsky est porte-parole d’Europe Écologie Les Verts (EELV) depuis juin dernier et ce jusqu’au 5 septembre. Cette proche d’Eva Joly est également élue conseillère régionale écologiste en Paca depuis 2010. L’avocate générale estime donc que le renvoi est nécessaire d’autant qu’EELV a soutenu à plusieurs reprises le collectif (Yves Cochet doit notamment se rendre mercredi à un autre procès des Déboulonneurs). Selon la magistrate, sa décision a pour vocation d’éviter toute "confusion des genres" et de "garantir la séparation des pouvoirs".

Ce n'est pas la première fois que Laurence Vichnievsky a recours à cette décision peu courante. Elle avait déjà dû renoncer à siéger lors du procès en appel de l'affaire de pollution maritime Erika en 2010. Elle ne représentera pas non plus le ministère public au procès en appel du député-maire UMP du 5e arrondissement de Paris Jean Tiberi et de son épouse dans l'affaire des faux électeurs, qui doit se tenir du 26 septembre au 11 octobre.

Malgré tout, si la décision semble avoir déçu certains membres du collectif, l’avocat des Déboulonneurs, William Bourdon, a salué une
décision courageuse. Et comme le souligne Charlotte Nenner, de fait les huit comparants sont donc pour l’instant "toujours relaxés". "Ils restent innocents", conclut-elle.


A la sortie du procès, la présidente de la Résistance à l'agression publicitaire (RAP), Charlotte Nenner, réagit à la décision de l'avocate et élue verte:





AC et Emilie Leroy

La rentrée scolaire des enfants handicapés

Alors que le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, annonçait une rentrée sans encombre où chaque élève aurait un enseignant, les enfants handicapés doivent faire face à une toute autre réalité.

Au mois de juin, le sénateur Paul Blanc a remis au chef de l’Etat son rapport sur la scolarisation des enfants handicapés, dans lequel il demandait notamment 2000 auxiliaires de vie scolaire (AVS) supplémentaires dès la rentrée. Pourtant, lundi 5 septembre, de nombreux enfants handicapés ont dû intégrer des classes inadaptées à leurs besoins ou n’ont pu faire leur rentrée le même jour que leurs camarades. Pour Bénédicte Kail, Conseillère technique nationale (politique éducation et famille) au sein de l’Association des paralysés de France (APF), "Il manque des auxiliaires, des unités localisées pour l’inclusion scolaire et des classes d’intégration". Si bien qu’à Lille, la directrice de l’école Bara-Cabanis a dû s’improviser AVS en ce jour de rentrée.

L’autre point soulevé par le rapport Blanc,qui jusqu'ici est resté lettres mortes, c’est le remplacement des AVS en contrats aidés par des professionnels en contrats de trois ans renouvelables une fois. Car pour les parents dont les enfants n’ont pas ou plus d’AVS, c’est tous les ans le parcours du combattant. Ils doivent s’en remettre dans un premier temps aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) qui envoient les demandes à l’Education nationale, laquelle se met en relation avec Pôle emploi. Cela peut prendre plusieurs mois et même si les familles anticipent dès avril, ils sont dans le flou jusqu’au mois de septembre. "Ce dispositif est en plus inadapté à l’année scolaire puisque les AVS sont embauchés avec des contrats aidés renouvelables tous les 6 mois" ajoute Bénédicte Kail. Bien que Jean-Marie Barbier, le directeur de l’APF reconnaît les efforts faits par l’Education nationale en terme d’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire, il déplore la lenteur des procédures. Il faudra attendre encore quelques semaines pour voir ou non se mettre en place les dispositifs souhaités par le rapport Blanc.

Aller plus loin :
Lire l'intégralité du rapport du sénateur Paul Blanc sur la scolarisation des enfants handicapés
La scolarisation des enfants handicapés sur le site du Ministère de l'Education nationale

Sophie Clément

Crédit photo : Themuser

La Cité U veut mieux accueillir les étudiants étrangers à Paris

Pour la neuvième année consécutive, la Cité U, en lien avec la Ville de Paris, met en place un guichet administratif unique jusqu'au 10 novembre 2011 pour faciliter les démarches des étudiants étrangers à Paris.


© En 2010, la Cité U a accueilli 129 nationalités
Logement, allocation, droits sociaux, réglementation du travail, santé : autant de préoccupations pour les étudiants étrangers qui arrivent à Paris pour poursuivre leurs études universitaires. Afin de faciliter leurs démarches, la Cité Universitaire a mis en place un service d’accueil du 5 septembre au 10 novembre 2011. La ville de Paris est partenaire de l’événement, qu’elle soutient financièrement, depuis ses débuts. Pour sa neuvième édition, la plate-forme offre à ces primo-arrivants un lieu unique regroupant divers services administratifs : Caisse d’Allocations Familiales (CAF), Office français de l’Immigration et de l’intégration (OFII), Préfecture de police, mutuelles étudiantes, RATP, Direction régionale du travail et de l’emploi.

Équipe multilingue et conseils personnalisés
Une initiative "indispensable" selon Didier Guillot, adjoint au maire, chargé de la vie étudiante pour la mairie de Paris, "car il n’existe pas en France de campus à l’américaine". De fait, en 2010, le service d’accueil a reçu près de 4 100 nouveaux arrivants, sur les 56 500 étudiants étrangers présents à Paris. Une équipe multilingue (anglais, espagnol, roumain, portugais, allemand, arabe, suédois, persan et hongrois), rompue à la mobilité, est présente pour faciliter les échanges et orienter les étudiants étrangers après un échange personnalisé. Le service se poursuit tout au long de l’année, au sein du bureau d’accueil des étudiants étrangers, la France se situant au 3e rang des grands pays d’accueil d’étudiants étrangers. Un gain de temps et d’argent certain pour Isela (voir vidéo ci-dessous), dont le premier souci en arrivant est d'actualiser son permis de séjour.



La CAF, présente auprès des étudiants depuis une quinzaine d’années, est consciente que "le logement reste toutefois l’inquiétude première", rappelle Alain Deslous, responsable communication de l’institution.



La Cité U, forte de 40 maisons, espère toutefois accroître son offre d’hébergement aux étudiants grâce à un accord signé le 5 avril dernier avec la Ville de Paris : dans les cinq prochaines années, 1 500 logements viendront s’ajouter aux 10 000 actuels.
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Service d'accueil des étudiants étrangers
Du lundi au vendredi, de 8h30 à 16h30
A la Cité Internationale Universitaire de Paris : 17 boulevard Jourdan, 75014 Paris
et au Crous de Paris : 39 avenue Georges Bernanos, 75005 Paris


Aller plus loin
- Être étudiant étranger à Paris
- Guide de l'étudiant étranger en France


Claire Frangi

Crédit photo : Cité Internationale Universitaire de Paris

Un bac "vert" pour la rentrée 2011

La rentrée scolaire 2011 voit naître un tout nouveau baccalauréat : spécialité développement durable. Zoom.

Un coup de neuf dans la filière technologique du bac! Parmi les trois nouvelles séries ouvertes cette année, le bac STI2D (sciences et techniques de l'industrie et du développement durable) joint enfin l'industrie au développement durable. Remplaçant l'ancien STI (sciences et techniques de l'industrie), le cursus permettra aux jeunes de se diriger ensuite vers des métiers du développement durable, tels que technicien de panneaux photovoltaïque, technicien d'exploitation hydraulique, ou encore ingénieur en environnement.

Quatre spécialisations sont proposées:
  • architecture et construction. Elle est axée sur la recherche de solutions pour les bâtiments et les ouvrages.
  • énergies et environnement. Surement la plus verte des options, elle permet d'apprendre la gestion de l'énergie et son impact sur le cycle de la vie.
  • innovation technologique. Peut-être la plus éloignée du développement durable. On y apprend la gestion des flux d'information.
  • éco-conception. Elle s'attache à la création et l'amélioration des produits de l'industrie.

    Les futurs bacheliers pourront ainsi accéder à un secteur qui recrute. Selon le ministère de l'Ecologie et du Developpement durable, en 2008, les emplois verts se chiffraient à 950 000 postes. Les pronostics de la croissance verte prévoient d’ici à 2020 jusqu’à 600 000 emplois verts.

    Le gouvernement, qui place cette nouveauté dans la continuité du Grenelle de l'Environnement de 2007, diffuse sur Internet une vidéo de présentation.
    News en Seine
    la partage ci-dessous. Des schéma en 3d sur des écrans plats, une ambiance de série B et un générique R’N’B, le ministère de l’Education tente de séduire le jeune 2.0. Sera-t-il attiré par la voix semblable à celle du code de la route, des acteurs un peu maladroits, et pour finir l'interview en noir et blanc de Bernard Dassault, directeur général de Dassault Systèmes, qui les invite à "imaginer et rêver le monde de demain"?

    Lien

    Le site de l'ONISEP



    Emilie Leroy

Affaire DSK : la grogne des féministes

Au lendemain du retour de DSK en France, des militantes féministes se réunissaient lundi 5 septembre pour organiser la riposte.

"L’abandon des charges contre DSK est un grand pas en arrière pour la parole des femmes ." Depuis la décision du procureur Vance, Nelly Martin, coordinatrice France de la Marche Mondiale des Femmes (MMF) ne décolère pas. Lundi 5 septembre, elles étaient une centaine de militantes féministes à avoir répondu à l’appel de la MMF. Réunies dans une salle de la bourse du travail de Paris, les copines sont venues pour exprimer "leur rage", leur sentiment de révolte et d’injustice et réfléchir ensemble à une réplique. Le Collectif national pour le droit des femmes, Osez le féminisme, Femmes solidaires, la Barbe, Ruptures etc. La plupart des associations féministes étaient représentées. A leurs côtés, des femmes qui venaient pour la première fois exprimer leur mécontentement.

"Une fois de plus justice n’a pas été faite"
L’affaire DSK a dans un premier temps libéré la parole des femmes. "Notre standard téléphonique a explosé en mai/juin", explique Marie-Ange Salou, président de l’ADVAS, association d’aide aux victimes. "L’affaire DSK a eu un impact extrêmement violent sur mes patientes, raconte la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie. Celles qui avaient osé porter plainte contre leur agresseur avant l'été, le regrettent aujourd'hui. L'affaire DSK a valeur de modèle et une fois de plus justice n’a pas été faite." D’une seule voix, elles dénoncent une "justice patriarcale", l’attitude de la police qui n’hésite pas à demander à une victime de viol "comment était l’érection de son agresseur et si elle a mouillé" et les procédures administratives à rallonge, humiliantes qui découragent les victimes. "Seulement 10% des femmes violées portent plainte et 1 à 2% des procédures aboutissent à une condamnation", rappelle Clara de la MMF.

"Les valeurs de gauche ne sont plus là"
"On parle beaucoup trop de son retour, enchaine Louisa, étudiante à Sciences-Po et militante féministe. Et le soutien de la classe politique est scandaleux ! Le rapport médical est pourtant clair et le procureur a bien dit qu’il y avait eu un rapport 'vraisemblablement non consenti'". Les copines demandent des comptes. Traditionnellement soutenu par la gauche, le mouvement féministe se sent abandonné. "Martine Aubry n’est pas claire sur le cas DSK. On nous mène en bateau !" lance Françoise, une militante de la MMF. Même procès pour François Hollande et Ségolène Royal. Les militantes sont abattues par les récentes déclarations des candidats à la primaire qui laissent une porte entrouverte à DSK pour un éventuel retour en politique et louent son expertise. "Il faut les obliger à se positionner contre les violences faites aux femmes", propose une militante. Certaines envisagent même de rendre leur carte au PS. "Je suis déçue. Les valeurs de gauche ne sont plus là", commente Marion, 24 ans, militante à Osez le féminisme.

Un nouveau souffle pour le mouvement féministe
"Quels risques sommes nous prêtes à prendre ? sonde Natacha. Dans les années 70, des femmes ont risqué la prison pour défendre leurs droits. Nous devons prendre des mesures fortes. Les féministes gentilles, qui font du théâtre, ça suffit pas !" Dans la salle les propositions fusent : occuper les médias, camper sur la place des Vosges, lancer une opération commando pour empêcher DSK de parler au journal télévisé de 20h. Quelques voix s’élèvent pour appeler à une union solidaire des associations féministes. Monique Dental, animatrice du réseau Ruptures prend la parole : "Pour le combat de l’IVG nous avions des positions et des modes de fonctionnement très différents, mais nous avons su faire corps. Aujourd’hui la question du viol nous rassemble. Créons dès ce soir un mouvement général." Ce soir, les militantes sont reparties gonflées à bloc, bien décidées à frapper un grand coup et à faire parler d'elles. Prochaine étape : un rassemblement est organisé place des Vosges, dimanche 11 septembre, à partir de 14H.

Voir l'interview de Marion, membre de l'association Osez le féminisme :




Aller plus loin
- Le blog du Dr Muriel Salmona sur Mediapart
- Un Troussage de domestique, ouvrage collectif sous la coordination de Christine Delphy, éditions Syllepse

Légende : Membre du collectif "La barbe" lors de la journée internationale des femmes, le 8 mars
Crédit photo : ©looking4poetry

Julia Zimmerlich